Christine Maigne questionne les rapports paradoxaux que peuvent entretenir le naturel et l’artificiel à travers des réalisations d’échelles monumentales ou plus intimes.  C’est à Montréal, où elle a vécu en 1999, qu’elle réalise avec la Galerie Vox son premier projet in situ de grande ampleur, Le potager (installation évolutive dans la neige) qui sera suivi de l’exposition Leçon de jardinage à Articule (Montréal, 2000). Ses fictions de pousses se sont ensuite immiscées sous des formes différentes dans des espaces aux typologies variées.  Dans ses Eruptions qui englobent tout l’espace intérieur des lieux abordés, les murs sont sujets à d’étranges développements pileux ( « white cube » de Dare Dare à Montréal, bâtiment historique à Chemin d’art Saint-Flour ou usine désaffectée à Saint-Etienne). Elle a cultivé ses Implants grâce à la lumière dans les grands espaces de l’HduSiège de Valenciennes lors d’une résidence-exposition en 2005. Dans l’hôtel particulier occupé par l’Artothèque de Caen transformé en univers domestique, ce sont les objets et les murs qui révèlent insidieusement un monde organique latent (Rémanence 2010).

Christine Maigne est également l’auteur de plusieurs projets d’art public. Dans Le champ d’expériences, toujours visible à Anger, le béton se prête à des métamorphoses organiques (11 « cubes » de béton de 2m60 de coté, dans le jardin semi-public de la Maison des Compagnons du devoir, œuvre sélectionnée dans l’ouvrage Peaux de Béton, éditions Dunod, 2013). Son projet Eclosion (1% artistique) occupe le jardin et la cour d’un groupe scolaire en Basse Normandie par des modelés de terrain ponctués d’éléments émergents en béton blanc. Poursuivant ses réalisations environnementales, elle a mis en place en 2012 un projet dans le bassin de rétention d’un collège en Essonne qui fait dialoguer le site et l’eau par la présence de Cupules en béton noir.

Parallèlement à ses réalisations in situ, elle développe également en atelier un travail plus intimiste qui traite in vitro des mêmes notions de pousses élémentaires. On y perçoit, dans une troublante matérialité, des développements indéterminés (petites pilosités sombres, trous ou cloques) qui se nourrissent du blanc.

 


 

Christine Maigne questions the paradoxal relations between natural and artificial through monumental or more intimate scale works. In Montreal, where she lived in 1999, she realises her first in situ project with Vox Gallery, The Vegetable Garden, evolutive installation in the snow, followed by the exhibition The Gardening lesson in Articule (Montreal, 2000). Her fictions about sprouting then interfered under different shapes in varied spaces. Her Eruptions (presented in the « white cube » of Dare Dare in Montréal, and in an historical building in Chemin d’art Saint-Flour or an abandoned factory in Saint-Etienne) encompass the whole inner space of the place, and the walls are subject to strange hairy developments. She reared her Implants thanks to the light of the large spaces of the H in Le Siège de Valenciennes, during a residence-exhibition in 2005. In Rémanence (shown in 2010 in the mansion of L’Arthothèque de Caen, transformed in a domestic universe, and more recently at Christian Aubert (Paris), and Plateforme (Paris)), walls and objects insidiously reveal a latent organic world.

Christine Maigne is also the author of several public art projects. Dans Le Champ d’experiences, realised in Angers in 2001, concrete humors organic metamorphosis (11 concrete cubes 260cm tall, in the semi-public garden of La Maison des Compagnons du devoir, work selected in the book Peaux de Béton, 2013 publishing by Dunod). Her Eclosion project takes place in the garden and the courtyard of a school in Basse-Normandie with field protrusions punctuated with emerging white concrete elements. Carrying on with environmental realisations, she set up in 2012 a project in the retention pond of a collège in Essonne that makes the site and the water dialog with the presence of black concrete Cupules (wells).

Biography 2014